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L’ATELIER DE BRAINSTORMING SUR LA CORRUPTION ET LES DROITS FONCIERS DES PEUPLES AUTOCHTONES ET DES FEMMES AU CAMEROUN

Dans le cadre des activités du projet Land and Corruption in Africa, Transparency International-Cameroon (TI-C) a organisé du 14 au 15 avril 2023 à Ebolowa, un atelier de brainstorming sur la Corruption et les Droits Fonciers des Peuples Autochtones et des Femmes au Cameroun en prélude  à une étude sur ces questions.

L’objectif principal était de relever via ce brainstorming les pratiques de corruption en matière foncière et leurs effets sur les droits fonciers des peuples autochtones et des femmes. De manière spécifique, il était question de  collecter les opinions et expériences des participants sur les liens entre la corruption, les femmes, les peuples autochtones et la terre au Cameroun, de formuler à l’endroit des détendeurs d’obligations et aux titulaires des droits en présence, des recommandations en vue de l’amélioration de l’accès à la terre et donc, les droits fonciers de la femme et des peuples autochtones du Cameroun.

RÉSULTATS ATTENDUS

Les résultats attendus de l’atelier étaient entre autres

  • Les pratiques de la corruption en matières foncière chez les femmes et les peuples autochtones du Cameroun sont connues et mieux appréhendées
  • La relation entre corruption droits fonciers des femmes et des peuples autochtones au Cameroun a été questionnée
  • Une réponse a été apportée sur les questions des limites rencontrées par les femmes et les peuples autochtones du Cameroun quant à leur accès à la terre et à la propriété foncière
  • Des recommandations seront formulées pour une amélioration des outils de lutte contre la corruption foncière en faveur des droits des femmes et des peuples autochtones du Cameroun, ceci dans l’optique d’une meilleure gouvernance foncière.

LES PARTICIPANTS

Les participants présents à l’atelier étaient essentiellement des profils habiles à fournir des informations capitales pour concevoir ladite étude. Pour ce fait, nous avions entre autres des responsables des organisations de la société civile œuvrant pour la protection des droits des peuples autochtones (Mbororo et Baka), les Organisations de la Société Civile (Osc)  œuvrant pour l’émancipation des femmes et le développement rural, le chef traditionnel du village EBODJE (KRIBI) , les représentants  des institutions étatiques ( Minproff, Minas, Mindcaf, Sous-préfecture d’Ebolowa II), les juristes et consultants.

Pendant deux jours l’atelier s’est déroulé sous forme d’échanges et discussions, focus group, présentations thématiques autour de la corruption en matière foncière au Cameroun en lien  avec les femmes et les peuples autochtones.

Les présentations qui ont meublées le premier jour des travaux étaient axées sur :

 

   1- PRÉSENTATION DU PROJET PHASE I ET II

  • Land and Corruption in Africa 1

La phase 1 a débuté en juin 2015 et s’est achevée en décembre 2019. 7 Sections nationales (pays) d’Afrique (Kenya, Ghana, Zimbabwe, Madagascar, Cameroun, Afrique du Sud et Ouganda) ont contribué à l’initiative spéciale One World – No Hunger de la BMZ grâce à leurs travaux. 

L’objectif du projet était d’améliorer les moyens de subsistance des hommes et femmes affectés par des pratiques de corruption dans l’administration foncière et les transactions foncières en Afrique, à travers la sécurité d’occupation, ainsi qu’un accès équitable et juste à la terre en milieu rural, périurbain et urbain.

Quelques réalisations de cette phase (la liste est non exhaustive)

  • L’étude sur « les défis de la gouvernance foncière au Cameroun » qui visait à déceler les manquements liés à la gouvernance foncière au Cameroun et proposer des solutions concrètes pour y remédier ;
  • L’étude sur « la femme et l’accès à la terre au Cameroun » laquelle avait pour objectif d’identifier les grands problèmes liés à l’accès des femmes à la propriété foncière. Grace à cette étude, présentée de manière solennelle, le MINPROFF a mis en œuvre une politique visant à accompagner les femmes dans le processus d’accès à la propriété au Cameroun.
  • L’étude sur la Cartographie des déficits d’intégrité dans la procédure d’immatriculation directe au Cameroun qui avait été menée dans 3 villes du Cameroun (Yaoundé, Kribi et Nyété) et avait pour but de répertorier les pratiques et les manifestations de la corruption dans la procédure d’obtention du titre foncier au Cameroun.

La Phase 2  Land and Corruption in Africa (Terres et corruption en Afrique 2021-2025) s’appuie sur les bases solides de connaissances, réseaux et apprentissages acquis lors de la mise en œuvre du précédent Land and Corruption in Africa.

L’objectif principal du projet est que les pratiques de corruption dans l’administration foncière et dans les transactions foncières soient résolues, afin de contribuer à l’amélioration des moyens de subsistance des hommes et les femmes.

De manière plus spécifique, il s’agit d’instaurer une gouvernance foncière participative au service de l’être humain à l’échelle nationale, qui réponde aux besoins des personnes qui vivent de la terre, ceci en protégeant leurs droits.

Le projet envisage trois (03) changements souhaités et interconnectés afin d’atteindre cet objectif :

  • Les réseaux de femmes, d’hommes et de jeunes en Afrique sont mieux équipés et mobilisés pour exiger la transparence et la responsabilité dans le secteur foncier
  • Un ensemble diversifié et inclusif de parties prenantes de la société civile, du secteur privé et des initiatives anti-corruption pour promouvoir une gouvernance foncière juste et transparente
  • Les décideurs nationaux et locaux adoptent des lois, des politiques et des mesures anti-corruption prévenir et réparer la corruption dans la distribution des terres, l’acquisition, la gestion des différends et les sanctions en cas de litige.

    2-  CORRUPTION ET DROITS FONCIERS DES PEUPLES           AUTOCHTONES ET DES FEMMES AU CAMEROUN

L’exposant a  évoqué les ambiguïtés quant à la définition exacte des peuples autochtones, du cadre juridique etc. il est    revenu sur plusieurs points notamment :

  • La protection des droits fonciers de la femme et des peuples autochtones éprouvée  par la corruption

 Le contexte camerounais actuel fait de corruption dans le secteur foncier n’est pas favorable à une protection des droits des femmes et peuples autochtones 

  • La corruption et marginalisation foncière de la femme

 Malgré les statistiques du gouvernement qui stipulent que la production agricole nationale de la femme oscille entre 80 et 90%  celle-ci n’a accès aux terres que pour servir de main d’œuvre.

  • Corruption et expropriation des peuples autochtones

Cette couche est menacée d’expropriation parfois abusive par l’implémentation des projets de développement menée sur leur territoire, la création des réserves forestières et de parcs nationaux leur limitant ou leur interdisant l’accès à des airs de chasse et de cueillette ancestrales etc.

  •          La répression

La répression de la corruption consiste à sanctionner tantôt les participants tantôt l’acte posé

Dans un contexte de corruption.

  • La sanction des participants à l’acte de corruption

Ils sont passibles des sanctions pénales, civiles voire disciplinaires. Sur le plan pénal principalement, une plainte ou dénonciation de la victime peut aboutir à la mise en œuvre de poursuites par le ministère public ; sans préjudice du droit de poursuite de la victime elle-même.

  • La sanction de l’acte généré par la corruption

Cette sanction consiste à faire disparaître l’acte de corruption de l’ordonnancement juridique. Ce qui signifie qu’un titre foncier entaché d’irrégularités par suite de fraude pourra être frappé de nullité par le juge ou de retrait par le Ministère du Domaine, du Cadastre et des Affaires Foncières (Mindcaf) qui a reçu un pouvoir d’annulation.

Le deuxième jour de l’atelier était essentiellement pratique et consistait pour chaque équipe de désigner un rapporteur qui rentrait les informations préalablement discutées par les membres du groupe dans le questionnaire et de le restituer à la consultante. Au terme de cet exercice, la modératrice a adressé un mot de fin et levé la séance. 

 

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LITIGES FONCIERS: TI-C S’ENGAGE AUX COTES DES COMMUNAUTÉS LOCALES ET PEUPLES AUTOCHTONES DES RÉGIONS DE L’EST, DE L’ADAMAOUA, DU SUD ET DU LITTORAL.

                                                 

Du 11 au 18 avril 2022, une équipe du projet Land and corruption in Africa a séjourné dans les régions de l’Est, l’Adamaoua, le Sud et le Littoral où les conflits agro-pastoraux ont fait leur nid, il en ressort au terme des échanges avec les acteurs locaux que l’occupation anarchique des terres donne lieu à des conflits qui peuvent parfois causer la mort. Ces conflits alimentés par les agriculteurs et les éleveurs ont pour origine plusieurs facteurs. 

A Lokoti (Meiganga), les champs de manioc sont dévastés par les bœufs, Les espaces réservés au pâturage sont malheureusement cultivés par les populations. Pour apaiser les tensions, un comité de gestion des conflits agro pastoraux a été mis en place. Un comité qui tant bien que mal apporte des solutions aux différents conflits observés. Il reste tout de même à relever le trafic d’influence entretenu par des personnalités locales qui est de nature à neutraliser les efforts de ce comité.

Dans les régions du littoral et du Sud (Kribi et ses environs) les conflits prennent des formes diverses en fonction des enjeux liés à l’exploitation des terres. L’équipe s’est rendu à Somakek, localité situé à une trentaine de km de la ville d’Edéa. Des discussions avec les communautés riveraines et le chef de village, il en ressort que le conflit qui oppose une société minière de la place et les populations, est due au fait que ces dernières n’ont jamais été consultées au préalable quant à l’installation de ladite société au cœur de leur foret…

La société forestière forte du soutien et des autorisations reçues des autorités administratives et des ministères sectoriels, a engagé les travaux de pré exploitation forestière, interdisant par ailleurs aux populations qui y vivent de continuer à exercer leurs activités de chasse, de pêche et agricoles. Tout ceci a conduit à un soulèvement de la part des riverains qui estiment avoir été lésés dans leurs droits de jouir de leur terre, laquelle est leur seule source de survie.

Pour la région du Sud, la descente sur le terrain dans la ville de Kribi et ses environs ont permis de relever des conflits fonciers de deux ordres.

Le premier cas est celui des conflits fonciers successoraux liés au genre. De ce fait nous avons pu constater la mise à l’écart des femmes (jeunes filles, femmes, veuves) lors du partage ou de la vente du patrimoine foncier familial. Le postulat selon lequel ‘la femme n’a pas droit à l’héritage foncier’ est une conséquence malheureuse de la cohabitation et très souvent de la prédominance des pratiques coutumières sur le droit positif dans cette région du pays.

Le second cas fait état des litiges fonciers nés de l’accaparement de grands espaces de terres (des milliers d’hectares parfois) par les agro industries ou par des particuliers dans le but d’investir à la construction d’une société. Ces acheteurs la plupart du temps passent par le biais d’individus appelés des ‘financiers’, lesquels ont une bonne connaissance de la région et qui de part leurs connexions avec les autorités administratives ou traditionnelles ont la possibilité de se faire établir des titres de propriété souvent en toute violation des droits fonciers des populations riveraines.

En conclusion, que l’on se retrouve dans l’Adamaoua, le Sud ou encore le littoral, l’on a pu faire le constat que la majeure partie des litiges fonciers observés prospèrent surtout cause de l’ignorance et du manque d’information dont font preuve les populations riveraines au sujet de leurs droits fonciers ; la mauvaise gouvernance et la corruption qui gangrènent les couloirs des administrations de la chaine de l’immatriculation au Cameroun, venant aggraver cet état de choses…

Pendant les 5 prochaines années ; le projet Land and corruption in Africa va s’atteler à apporter des solutions efficaces aux constats relevés plus haut.

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LAND AND CORRUPTION IN AFRICA (TERRE ET CORRUPTION EN AFRIQUE) PHASE II

La législation foncière au Cameroun est caractérisée par plusieurs lacunes qui la rendent obsolète et incapable de répondre aux besoins des différents groupes vulnérables, comme les petits paysans, les populations autochtones et les femmes. Ces lacunes sont aussi largement responsables de la montée subite des conflits résultants de la pression des investisseurs locaux et internationaux et des spéculateurs qui profitent de l’état du cadre légal pour saisir de grandes étendues de terres arabes au détriment des communautés rurales pauvres et autres groupes vulnérables. Les affaires foncières sont souvent source de conflit au Cameroun, dû à la particularité du régime foncier créé en 1974 instaurant un domaine national dont l’Etat peut s’emparer s’il lui est utile, provoquant très souvent la grogne des populations. De plus, l’identification de ces terres, qui contribuerait à une gestion transparente de ces dernières, n’en est qu’à ses balbutiements et la gouvernance des affaires foncières semble décadente. Autant d’éléments qui pèsent dans les lancements de projets économiques, notamment agricoles, qui payent souvent cher ces difficultés.

 Land and Corruption in Africa (LCA)  phase I a permis de contribuer à une prise de conscience accrue et une reconnaissance de la corruption dans la gouvernance foncière à travers quelques réalisations notamment

  • L’étude sur « les défis de la gouvernance foncière au Cameroun » qui visait à déceler les manquements liés à la gouvernance foncière au Cameroun et proposer des solutions concrètes pour y remédier ;
  • L’étude sur « la femme et l’accès à la terre au Cameroun » laquelle avait pour objectif d’identifier les grands problèmes liés à l’accès des femmes à la propriété foncière.
  • L’étude sur la Cartographie des déficits d’intégrité dans la procédure d’immatriculation directe au Cameroun

La phase II de Land  (Terres et corruption en Afrique) s’appuie sur ces bases solides de connaissances, réseaux et apprentissages acquis lors de la mise en œuvre de la précédente phase.

Transparency International Secretariat (TI-S) et ses 8 Sections au Ghana, au Kenya, en Ouganda, en Zambie, au Zimbabwe, en Afrique du Sud, à Madagascar et au Cameroun mettront en œuvre ce projet en s’appuyant sur l’expertise et les réseaux pertinents établis au cours du LCA I dans les pays cibles afin d’étendre et d’amplifier l’impact dans cette nouvelle phase.

 OBJECTIF PRINCIPAL 

  • Résoudre le problème de corruption dans l’administration et transactions foncières afin de contribuer à l’amélioration des moyens de subsistance des hommes et les femmes.

OBJECTIF SPÉCIFIQUE

Instaurer une gouvernance foncière participative au service de l’être humain à l’échelle nationale, qui réponde aux besoins des personnes qui vivent de la terre, ceci en protégeant leurs droits.

RÉSULTATS ESCOMPTES

  • Mettre sur pied des réseaux de femmes, d’hommes et de jeunes en Afrique mieux équipés et mobilisés pour exiger la transparence et responsabilité dans la gouvernance foncière de leur pays ;
  • Faire une sensibilisation accrue sur la connaissance des droits fonciers au sein des groupes les plus exposés à la corruption, y compris les femmes et les groupes autochtones ;
  • Mettre à jour les outils de connaissance sur corruption foncière, développés pour les jeunes, les étudiants et les praticiens de la chaine foncière ;
  • Renforcer les capacités des OSC pour soutenir les victimes et témoins qui dénoncent des cas de corruption dans le foncier

RÉGIONS DE MISE EN ŒUVRE

           Littoral,  Sud, Est et Adamaoua.

BAILLEUR DE FONDS

Transparency International-Sécrétariat

DUREE DU PROJET

4ans (2021-2025)