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INDICE DE PERCEPTION DE LA CORRUPTION 2023

 

                                                                                            

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

L’INDICE DE PERCEPTION DE LA CORRUPTION 2023 : LE CAMEROUN PEINE A SE DEFAIRE DE LA GANGRENE

 

Ce 30 janvier 2024, Transparency International (TI) a publié les résultats de l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) 2023.

L’IPC 2023 montre que dans la plupart des pays du globe, la lutte contre la corruption du secteur public n’a dans la globalité pas progressé. À l’échelle mondiale, l’IPC moyen est de 43 et reste inchangé. Pour la douzième année consécutive, plus de deux tiers (2/3) des pays ont un score inférieur à 50, ce qui dénote qu’un bien grave problème de corruption perdure.

Le thème de l’année 2023 porte sur « Corruption et Injustice ». Il est important que nos États soient dotés des institutions judiciaires indépendantes, transparentes, humainement et financièrement fortes à l’effet de maintenir la corruption sous contrôle. Par ailleurs, l’efficacité des institutions judiciaires, est tributaire de l’absence d’interférences extérieures, notamment de l’autorité politique, de pots-de-vin et d’autres formes de corruption.

AU NIVEAU MONDIAL

D’après les experts et hommes d’affaires, l’IPC 2023 classe 180 pays et territoires, selon leur niveau de perception de la corruption du secteur public sur une échelle allant de 0 (perçu comme très corrompu), à 100 (perçu comme très peu corrompu). Voici quelques cas :

 

  • Le Danemark (90) arrive en tête pour la sixième année consécutive, suivi de près par la Finlande et la Nouvelle-Zélande, avec des scores respectifs de 87 et 85. Grâce au bon fonctionnement de leurs systèmes judiciaires, ces pays sont également parmi les mieux classés selon l’indicateur État de droit.
  • La Somalie (11), le Venezuela (13), la Syrie (13), le Soudan du Sud (13) et le Yémen (16), occupent les dernières places sur l’indice. Tous ces pays sont touchés par des crises prolongées, essentiellement des conflits armés.
  • 23 pays obtiennent cette année le plus mauvais score de leur histoire. On compte parmi eux, des démocraties de premier plan comme l’Islande (72), les Pays-Bas (79), la Suède (82) et le Royaume-Uni (71). Rentrent dans cette catégorie aussi, certains États autoritaires comme l’Iran (24), la Russie (26), le Tadjikistan (20) et le Venezuela (13).
  • Huit pays ont amélioré leur score de l’IPC en 2023 : l’Irlande (77), la Corée du Sud (63), l’Arménie (46), le Vietnam (42), les Maldives (40), la Moldavie (39), l’Angola (33) et l’Ouzbékistan (31).

 

QUE DIRE DU CAMEROUN ?

Classé 140e dans cette édition 2023, le Cameroun gagne deux places par rapport à l’édition 2022. Cette progression est toutefois à relativiser dans la mesure où sa note (27), ne témoigne d’aucune évolution dans sa lutte contre la corruption malgré la pléthore d’institutions créées à cet effet.

Le thème de l’année 2023, révèle des problématiques constantes dans le système de gouvernance du Cameroun : l’insuffisance dans le dispositif d’évaluation de la politique publique en matière de lutte contre la corruption dû au fait que les pouvoirs publics se sont plus convertis par convenance que par conviction à l’éradication de ce phénomène, le manque d’indépendance de l’autorité judiciaire et la faiblesse des moyens mis à disposition pour combattre la délinquance économique et financière.

Les accusations persistantes de corruption et de pots de vin à l’encontre du Cameroun dans les affaires Glencore, Cangate 2021 Covidgate, ont contribué à amplifier le sentiment d’impunité. Le rapport d’audit de la Chambre des Comptes sur la gestion des fonds Covid-19 mettait clairement en évidence des incohérences mais, fort est de constater qu’aucune décision de justice n’a été prononcée. Par ailleurs, la récente actualité sur les violences, abus, intimidations, séquestrations, harcèlement et menaces de mort faits aux jeunes femmes et hommes qui défraie la chronique sur les réseaux sociaux et médias nationaux et internationaux, démontre la faible réactivité du système judiciaire au Cameroun.

En effet, depuis bientôt un mois que dure l’affaire Hervé BOPDA, aucune mesure d’enquête et de poursuite n’a été envisagée.   

 

François VALÉRIAN, Président de Transparency International, explique ce qui suit :

« La corruption aura de beaux jours devant elle tant que les systèmes judiciaires ne pourront pas sanctionner les actes répréhensibles et maintenir les gouvernements sous contrôle. Lorsque la justice est achetée ou fait l’objet d’ingérences politiques, c’est le peuple qui en pâtit. Les dirigeants doivent investir sans retenue dans les institutions chargées de faire respecter la loi et de lutter contre la corruption, et garantir leur indépendance. Il est temps de mettre fin à l’impunité dont jouit la corruption. »

 

Cette citation vaut un droit de regard sur le système de gouvernance judiciaire au Cameroun, tant l’ampleur du phénomène continue à faire rage et sape les libertés et droits fondamentaux des citoyens.

Les réponses à la lutte contre la corruption doivent être plus sévères et sans distinction de rang social et/ou d’ethnie afin de garantir une société épanouie et équitable.

L’application effective de l’Article 66 de la Constitution sur la déclaration des biens et avoirs devrait pouvoir s’imposer comme une évidence. Une pétition à cet effet a été signée en 2023 par plusieurs Organisations de la Société civile lors du 5e Dialogue Citoyen auquel Transparency International-Cameroon (TI-C) a pris part.

Le Gouvernement du Cameroun devrait définitivement manifester une volonté à éradiquer la corruption par une politique imparable de lutte contre ce phénomène. Il faut le réaffirmer, la corruption aggrave l’injustice sociale et affecte de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables. 

 

                    Le Président de Transparency                           International Cameroun

                             Me Njoh Manga Bell Henri

                               

À propos de Transparency International-Cameroon (TI-C)

Transparency International-Cameroon (TI-C), est la section camerounaise du Mouvement International : Transparency International. Créée en 2000 par quelques personnalités regroupées autour de leurs leaders de l’époque, l’Association de droit camerounais TI-C, travailles en étroite collaboration avec le secteur public, le secteur privé, les organisations internationales, les organisations de la société civile, les partenaires techniques et financiers.

TI-C mène une lutte acharnée et persistante contre la corruption, le respect des principes liées à la démocratisation de la vie publique et la bonne gouvernance au Cameroun.

 

Contacts : Stéphanie Christelle ANYOU : +237 695 06 69/ 650 69 72 02

Email : stephanieanyou@yahoo.fr / stephanie.anyou@ti-cameroon.org

 

Pour comprendre la démarche de publication de l’IPC cliquez sur ces différents matériels utilisés par Transparency International. 

  • La Methodologie
  • Le Rapport 
  • Les tendances des résultats mondiaux 

 

https://ti-cameroun.org/wp-content/uploads/2024/01/CPI_2023_Methodology.zip

https://ti-cameroun.org/wp-content/uploads/2024/01/CPI-2023-Report.pdf

https://ti-cameroun.org/wp-content/uploads/2024/01/CPI2023_Global_Results__Trends.xlsx

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